Reconversion après un burn-out : le témoignage de Stéphane

Portrait Mathilde Lanselle Coach en reconversion professionnelle

Entamer une reconversion après un burn out est un défi émotionnellement éprouvant et offre en même temps une opportunité de renaissance.

Face aux conséquences dévastatrices de l’épuisement professionnel, de nombreuses personnes ressentent le besoin de changer de métier pour retrouver un équilibre dans leur vie et se sentir mieux. 

Mais cette décision soulève une multitude de questions et d’émotions complexes. Quand on se sent épuisé et incapable de faire les tâches simples du quotidien, la confiance en soi est ébranlée. La peur de revivre les mêmes difficultés peut sembler insurmontable.

On doute de pouvoir retrouver un métier épanouissant, qui nous permette de retrouver un bien-être professionnel.

Dans cet article, je vous propose donc de découvrir le témoignage inspirant de Stéphane qui a réussi sa reconversion après son burn-out. Vous découvrirez les défis auxquels il a été confronté et comment il a transformé ce moment difficile en un chemin de transformation personnelle.

C’est possible de retrouver un travail passionnant après un burn-out et sans en refaire un !

Interview de Stéphane, ancien ingénieur agronome qui s’est reconverti dans la permaculture après son burn-out.

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Qu'est-ce qui a provoqué le burn-out et t'a amené à te reconvertir ?

Alors, pour remettre le cadre de base, je suis Ingénieur agronome, environnement et agriculture.

Avant de me reconvertir, j’ai travaillé dans l’industrie pendant dix ans. D’abord dans l’alimentaire, puis je suis passé dans la chimie appliquée à l’alimentaire, et enfin dans l’automobile, au même poste de Responsable Qualité, Sécurité et Environnement.

Et tous les 3/4 ans, je pète les plombs. Je fais des espèces de mini burn-out, où je change de secteur d’activité et d’entreprise parce que je suis poussé à bout. Mais je n’écoute pas vraiment le message profond qui se cache derrière ce cycle répétitif !

Jusqu’à la dernière activité, où là, je fais vraiment un burn-out. Je fais de l’arythmie à cause du stress depuis quelques mois. J’ai même été consulter un cardiologue qui me confirme que tout va bien physiologiquement et que c’est le stress.

Jusqu’au jour où, un samedi matin,  je me réveille car je sens que mon cœur est en train de faire n’importe quoi. J’ai l’impression qu’il va s’arrêter et je panique.

J’appelle mon médecin, mes parents, en pleurs, en disant que je suis en train de mourir.

C’est vraiment mon corps qui m’a rappelé à l’ordre en disant : “Là, tu fais de la merde”.

En effet, cela faisait des mois qu’il m’envoyait des messages que je n’écoutais pas. Ni même mon conjoint d’ailleurs qui m’alertait régulièrement.

Au-delà de ça, je faisais des cauchemars en lien avec mon travail et ma situation professionnelle. Par exemple, je rêvais qu’il y avait un incendie dans l’entreprise et que c’était moi qui gérais les évacuations. Sauf qu’au moment où c’était à moi de sortir, mes responsables fermaient la porte. Je les voyais à travers la porte vitrée en train de me dire “Tu restes dedans”. Et je mourrai brûlé dans les flammes …

Je me réveillais la nuit en hurlant, transpirant, avec ce genre d’idées. Les messages étaient pourtant très clairs ! Mais on n’est pas toujours prêt à les écouter…

Donc, là, clairement, le corps a dit stop. Au même moment, je découvre la permaculture (un système de culture qui s’inspire des écosystèmes naturels et dont le but est de prendre soin de la terre, des humains, tout en partageant de façon équitable les ressources).

Je commence à réfléchir à une reconversion.

Le mot de la coach :

Ne négligez pas les signaux du corps. Ils vous alertent sur le fait que quelque chose ne va pas. Développer cette attention au corps et apprendre à connaître ses modes de fonctionnement est indispensable pour ne pas refaire un burn-out par la suite.

Comment as-tu réussi ta reconversion après le burn-out ?

Je suis passé par plusieurs étapes pour cela.

1) Une phase d'exploration pour valider mes pistes

Je me questionnais à me réorienter soit dans le jardin, soit dans le cheval.

Pendant 6 mois, je suis en arrêt. Je jardine, ce que je faisais déjà avant. Je cultive mes légumes et je fais du cheval.

Et je me rends compte que le milieu du cheval est un milieu pourri par l’argent et l’égo et je me dis non, ce n’est vraiment plus ce que je veux ! Le jardin, ça sera très bien, je serai seul avec les plantes et personne ne m’embêtera.

L’idée était d’être à mon compte pour ne plus dépendre d’un responsable qui pouvait me mettre un grosse pression.

Je passe le CCP (Cours Certifié de Permaculture) à cette période-là. Je me rapproche de plusieurs associations de jardinage en permaculture et je fais beaucoup de bénévolat pour créer du lien et poursuivre ma réflexion.

Le mot de la coach :

Cette phase d’exploration est essentielle dans votre reconversion. Ce n’est pas seulement par la réflexion que vous aurez des réponses mais en essayant grâce à des stages ou des ateliers par exemple.

2) Le choix d'une formation professionnelle

Je décide de me faire financer une formation en tant que paysagiste pour faire un BPAP (Brevet Professionnel Aménagement Paysager).

Le problème, c’est que je ne rentre dans aucune case pour avoir des financements Pôle Emploi. Mais la conseillère que j’ai est à fond dans mon projet.

Elle me dit : “Attendez, il y a une option, c’est qu’on vient de recevoir une petite enveloppe budgétaire chez Pôle Emploi. Il y a peut-être moyen que ce soit nous qui vous finançons”.

Elle va voir son directeur d’agence et elle revient dix minutes après en me disant : “C’est bon, il est OK, votre projet l’a emballé”.

Le truc improbable ! Je fais donc en 2016-2017 ma reconversion dans le paysage puis des formations chez Terre & Humanisme en tant qu’animateur en agroécologie.

Le mot de la coach :

Ne jamais se dire que c’est impossible avant d’avoir essayé ! Vous risqueriez de passer à côté de belles opportunités.

Comment as-tu fait pour vivre de ton activité ?

Chaque année, mon activité de paysagiste évolue en fonction de ce qui me tient à cœur.

Je commence en faisant beaucoup d’entretiens de jardin de façon naturelle. Puis je passe à de la conception et à la permaculture.

Je fais aussi de plus en plus d’animations et de formations, notamment grâce à des partenariats avec les associations Terre & Humanisme et L’Air des Pichoulis (association qui m’a formé à la permaculture et où j’ai fait beaucoup de bénévolat).

Comme quoi cette étape de mise en lien et de bénévolat peut avoir un grand intérêt !

Chaque année, je fais un petit bilan, et je me demande :

– Quelles activités ne me plaisent plus, qu’est-ce que je veux arrêter ?

– Quelles activités me font vibrer, qu’est-ce que je voudrais développer ?

Je fais ça jusqu’en 2022.

Ça fait déjà 4-5 ans maintenant que j’ai les mêmes clients qui me renouvellent tous les ans. Je collabore avec des jardins partagés, une prison, des écoles, des associations de réinsertion sociale, des particuliers ou encore des communes. C’est primordial pour moi de se diversifier !

C’est super chouette, j’ai un panel de clients et de publics très variés. Je ne m’ennuie pas. J’adore ce que je fais et je sens que ça a un sens humain énorme, bien au-delà du jardin.

On est vraiment dans la notion profonde de la permaculture, c’est-à-dire qu’on en arrive à une utilité sociale qui permet de créer du lien humain et une reconnexion à soi.

Je travaille beaucoup pendant toute cette période. Et j’ai la chance d’avoir un travail saisonnier qui me permet de partir tous les ans en voyage sur la période hivernale.

Après, je choisis et provoque cette chance. J’aurai très bien pu développer des activités hivernales et gagner plus d’argent. Mais je me contente d’un certain salaire suffisant pour vivre, de prendre du temps pour moi et de profiter de la vie !

Je gagne 35 000 euros par an avec ma micro-entreprise. Chaque année, j’arrive à optimiser mes prix et à travailler de moins en moins.

Franchement, je n’ai vraiment pas à me plaindre, c’est génial. Et pourtant, mon cœur commence à m’appeler ailleurs

Le mot de la coach :

Nous ne fonctionnons pas tous sur le même modèle, d’où l’importance de bien se connaître. Certains ont besoin d’un changement régulier, d’autres préfèrent la stabilité. Si tous les 2 à 5 ans, vous vous ennuyez et vous avez envie de voir autre chose, vous êtes peut-être un profil multipotentiel et c’est tout à fait ok !

Comment faire pour s'écouter et oser prendre des décisions difficiles ?

1) L'appel du voyage

Au cours d’un voyage début 2022, je sens au plus profond de moi que je dois tout arrêter et faire une pause. J’ai envie de partir en voyage pour parcourir le monde et les cultures.

C’est de plus en plus oppressant, chaque semaine, chaque mois. J’ai un appel au voyage.

J’aime ce que je fais, mais je sens que j’arrive au bout d’un cycle. Les projets sont en train de s’étioler.

Je sens que ce n’est plus ça et qu’il y a autre chose qui doit arriver. Mais, pour qu’autre chose arrive, je dois tout lâcher. C’est un sacré saut dans le vide.

C’est une décision difficile à prendre, d’autant que je suis déjà engagé dans des projets sur l’année. Tout est planifié. Je connais mon planning jusqu’en novembre, soit une dizaine de mois plus tard. C’est hyper cadré.

Et pourtant, je sens ce message en moi : “Il faut que tu lâches, il faut que tu arrêtes de contrôler. Il faut que tu arrêtes d’être dans la sécurité de ton année planifiée, de ton argent qui rentre. Il faut juste que tu ne planifies plus rien, et les choses vont venir”.

Je décide de partir 2 mois au Népal, à partir de mi-décembre 2022 jusqu’en février 2023, puis au Kenya pour 1 mois.

2) Faire face aux peurs et au regard des autres

Attention, cette idée de voyage semble idyllique. Mais la réalité est tout autre. Tout n’est pas beau, tout n’est pas simple.

Je me libère en même temps de mes problématiques familiales parce qu’avant de partir, j’ai toutes les peurs de ma famille qui sont là :

– tu lâches ton boulot alors que ton activité marchait bien ?

– tu as déjà fait un burn-out

– pourquoi tu remets en cause des choses qui fonctionnent ?

– Et, mais Stéphane, mais ta retraite ?

– Et ton argent, il est pas infini ?

– Mais tu avais trouvé ta voie, pourquoi tu changes ?

Quand je leur parle de cet appel qui vient au fond de moi, avec des images de moi avec un sac à dos, autant te dire que les gens me prennent pour un fou.

Ils me collent toutes leurs peurs et à un moment donné, je leur dis : “J’ai entendu vos peurs. Stop, je ne veux plus les entendre. Si vous avez besoin de les gérer, je ne suis pas thérapeute, je ne suis pas votre psy. Moi, j’ai des bonnes adresses de psy, allez les gérer chez eux, mais je n’ai plus à entendre ça”.

J’ai les miennes à gérer. C’est mon premier voyage où je pars seul. Je n’ai aucune idée de ce qui va se passer et où je vais.

Tu vois, ça paraît génial ces projets, mais tu as tes peurs qui viennent te chercher quand même. Les tiennes, et puis celles de tout le monde.

S’y ajoute aussi le regard des autres. Tu leur renvoies en miroir le fait qu’ils ne suivent pas leur cœur et ce qui les anime. Qu’ils n’osent pas le faire.

3) Oser réaliser ses rêves

Ces voyages sont aussi un cadeau à moi-même puisqu’en réalité, je décide de m’offrir cette année de voyage pour mes 40 ans. Je m’offre le fait de vivre cet apprentissage, cet appel et je souhaite en profiter pour réaliser mes rêves d’enfant.

L’Afrique m’a toujours attiré. J’avais des posters d’animaux africains partout dans ma chambre quand j’étais petit. Mon voyage de rêve, c’était de faire un safari.

Je pars ainsi au Kenya dans un éco-camp chez les Massaï. Je propose mon aide en tant que permaculteur et jardinier paysagiste. Et ça répond aux besoins de l’éco-camp où ils essaient depuis 2 ans de faire un jardin.

Je les accompagne sur les projets en permaculture et sur la formation en tant qu’agriculteurs. C’est important puisque c’est un peuple semi-nomade d’éleveurs, maintenant sédentarisé et qui se lance dans l’agriculture. Ils sont à un moment important de transition. En plus, ils sont happés dans l’agriculture conventionnelle, et c’est donc le moment opportun de les amener vers de l’agriculture naturelle.

J’enchaîne ensuite sur un voyage en Mongolie.

Je réalise donc mon rêve d’aller en Afrique et de faire des safaris, ainsi que mon rêve d’adolescent d’aller cavaler dans les plaines mongoles.

Je commence à réaliser que cette pause ne va pas durer qu’un an. L’envie de poursuivre ces voyages et projets internationaux est très forte !

4) Écouter la voix du cœur

A un moment donné, il faut entendre les messages.

Mais ce n’est pas seulement les entendre, c’est aussi les ancrer en soi. Si je les accepte, l’énergie change, les choses changent, ma posture change, et les choses viennent.

Je suis le cheminement profond de qui je dois être, de qui je suis et de ce que la vie veut m’amener sans aucune certitude, sans savoir ce qui va se passer prochainement. Et ça t’amène à vraiment lâcher plein de trucs.

Et je sais que c’est juste pour moi de vivre ces expériences-là, aussi difficiles qu’elles puissent être. Parce que c’est un apprentissage.

Si ça tombe, je me plante. Si ça tombe, je vais le regretter à mort.

Mais quand je me connecte à mon cœur, je n’ai pas de doutes. Ou de moins en moins !

Conclusion

Réaliser une reconversion après un burn-out est tout à fait possible.

J’espère que le témoignage de Stéphane vous inspirera à réaliser vous aussi le projet professionnel qui vous tient à cœur.

Et si vous ne l’avez pas encore identifié, inscrivez-vous à l’atelier Ikigaï gratuit pour trouver votre voie.

Il vous reconnectera à ce qui vous fait vibrer et vous donnera l’énergie et la motivation de passer à l’action tout en vous écoutant et en respectant vos besoins du moment.

Nous n’avons qu’une vie, alors ne reportez pas vos rêves  à plus tard !

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La reconversion de Stéphane après un burn-out

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