Si vous êtes sur ce blog, vous connaissez sans doute ce moment où vous êtes mal dans votre travail, vous avez envie de le quitter, mais vous ne savez pas du tout quoi faire d’autre … C’est une période parfois enthousiasmante, parfois désagréable, emplie de doutes et de remises en question. Noémie l’a vécue, et nous explique dans cette interview comment elle a réussi à trouver sa voie, et surtout oser réaliser son rêve d’enfant.
Qui es-tu Noémie ?
Bonjour et merci Mathilde de m’avoir invitée !
En fait, je fais de la danse depuis que je suis toute petite, parce que c’est ma passion.
Mais j’ai décidé très tôt de devenir archéologue. Arrivée à la fin de ma thèse en archéologie, je me suis dit : « Mais en fait, je n’ai pas envie de passer ma vie devant un ordinateur enfermée toute la journée» !
C’est à partir de là que j’ai commencé à réfléchir à ma reconversion.
Comment as-tu trouvé une autre idée de métier ?
Ça a été long, j’ai mis plusieurs années avant de faire mon métier actuel de danseuse.
Je suis passée par plein de phases où j’ai découvert des domaines qui m’intéressaient.
Au départ, mon but c’était de quitter la ville et de me reconnecter à la nature. J’ai passé plusieurs années à découvrir le maraîchage et les plantes médicinales. J’ai failli m’installer d’ailleurs pour faire des plantes médicinales. Mais la danse me manquait. J’avais besoin de danser.
La déclic, ça a été le passage à la trentaine : je me suis dit que si je ne réalisais pas maintenant mon rêve d’être danseuse, après ce serait trop tard. Je n’aurai plus l’âge.
A partir de là, je me suis lancée.
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Finalement, c'est à force d'expérimenter que tu as trouvé ta voie ?
Oui. Mon fil rouge, ça a été de me demander qu’est-ce qui me mettait en joie. Ça m’a aidée à me mettre en mouvement malgré les peurs.
A un moment, un problème que j’ai rencontré, c’est que je pensais que je devais choisir entre la danse et le maraîchage. On m’a proposé un poste dans le maraîchage, ce qui m’aurait permis d’avoir le chômage.
J’étais face à un choix : soit je laisse tomber la danse mais j’obtiens une situation confortable financièrement. Soit je me lance dans la danse, je suis au RSA, et c’est le saut dans le vide !
J’ai choisi la danse.
J’ai affronté ma peur de manquer d’argent pour faire quelque chose qui m’épanouissait. J’ai eu vraiment peur, mais la vie m’a déroulé un tapis rouge à partir du moment où j’ai fait ce choix.
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Comment as-tu dépassé ta peur de manquer d'argent ?
C’était difficile de se retrouver au RSA. Je dirai que c’est vraiment le soutien moral des gens autour de moi qui m’a aidée. Financièrement, j’avais un peu d’économie et je pouvais compter sur des personnes pour m’héberger.
J’ai eu beaucoup de chance, parce qu’au final, la période où j’ai été au RSA n’a duré que 2-3 mois.
J’ai pu faire des cours de danse à des enfants et décrocher l’intermittence.
Dépasser les peurs de manquer d’argent et de ne pas réussir, ça a été le plus difficile. Mais aussi dépasser la peur de me tromper de voie, de devoir choisir LE métier de ma vie. J’ai compris que je pouvais changer de métier en cours de route.
Comment as-tu fait aussi pour choisir entre tes différentes passions ?
Je suis très contente d’avoir fait quelques années en maraîchage et plantes médicinales, parce que ça m’a appris plein de choses. Maintenant, plus je fais de la danse, plus ça me plaît, mais ça ne veut pas dire que j’ai lâché ma passion des plantes. J’organise des ateliers pour faire découvrir les plantes sauvages, je fais des vinaigres aromatisés …
Mais c’est vrai que je cherche à trouver comment imbriquer mes différentes passions.
En fait, ça me rassure d’avoir plusieurs passions. Ça me donne l’impression d’avoir une roue de secours si à un moment je ne fais plus de la danse.
Qu’est-ce qui t'a permis de réussir ta reconversion ?
Le soutien des autres. Par exemple sur la question d’être trop vieille pour se lancer dans la danse et le cirque à 30 ans. S’il n’y avait pas eu d’autres amis qui se reconvertissaient en même temps que moi pour faire le même métier, et qui avaient le même âge que moi, peut-être que je n’aurais pas osé le faire. Toute seule, je n’aurai pas réussi.
Ma famille et mes amis savaient que j’étais passionnée par la danse depuis toute petite et que j’avais laissé ce rêve de côté. Mes professeurs m’avaient dit que je ne pourrai jamais être danseuse étoile, comme je n’avais pas le physique pour, et du coup j’avais laissé tomber ce rêve.
En résumé, les conseils de Noémie :
Suivez ce qui vous met en joie
Entourez-vous
Testez avant de vous lancer pour vérifier, en vous entourant de personnes bienveillantes qui ne jugeront pas vos débuts
Reconnectez-vous à vos rêves d’enfants pour retrouver la joie de ce qui vous anime.
Et surtout soyez patients !
Vous vous sentez complètement perdu et vous ne savez pas par où commencer pour vous reconvertir ? Je vous décris dans cet article les 5 étapes pour amorcer votre changement professionnel.
Où retrouver Noémie ?
Pour en savoir plus :
Crédits photo : Sarah Peinte de la Compagnie des Cendres